Accueil Entrevues Entrevue exclusive avec le Docteur Alvin Poussaint, l'un des plus grands psychiatres des États-Unis
Entrevue exclusive avec le Docteur Alvin Poussaint, l'un des plus grands psychiatres des États-Unis PDF Print E-mail
Written by Patricia Turnier   
Sunday, 20 March 2016 00:00

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Le Dr Alvin Francis Poussaint est né à l’est de Harlem (NY). Il est issu d’une famille composée de huit enfants. Ses ancêtres proviennent de la Guadeloupe et de la ville de New York. Sa mère se nommait Harriet Johnston Poussaint, une femme au foyer, et Christopher Poussaint, qui œuvrait en tant qu’imprimeur et typographe, était son père. Le Dr Poussaint est une autorité renommée, un éminent psychiatre et professeur qui se dédie entièrement. Il fait partie de l’intelligentsia américaine. Il est également un auteur prolifique qui a écrit plusieurs ouvrages comme Come On People avec le Dr Bill Cosby. Le Dr Poussaint est le coauteur de Raising Black Children et Lay My Burden Down: Unraveling the Mental Health Crisis Among African Americans. Il a collaboré de près avec Bill Cosby pour des livres qui sont devenus des best-sellers. Les livres du Dr Poussaint devraient être traduits en plusieurs langues (français, espagnol, créole, etc).

Le Dr Poussaint est un homme stoïque, philanthrope et un vétéran du mouvement des droits civiques. De 1965 à 1967, il occupait la fonction de directeur pour le Southern Field Director of the Medical Committee for Human Rights à la capitale du Mississippi, Jackson. Il s’est impliqué de façon altruiste et désintéressée en donnant des soins aux travailleurs des droits civiques tout en facilitant la déségrégation des soins de santé à travers le Sud des États-Unis. Il a présidé sur le conseil d’administration de PUSH (l’organisation de Jesse Jackson ). Il a également assumé le rôle de conseiller présidentiel durant la campagne du Révérend Jesse Jackson en 1984.

Le Dr Poussaint est l'auteur d’un grand nombre d’articles spécialisés cités dans les périodiques de la profession médicale. Il est un consultant hautement respecté au sein des diverses institutions médicales affiliées au Harvard Medical School à Boston et un conférencier pour une multitude de forums publics. Ainsi, il a rejoint à la prestigieuse école de médecine à Harvard (la plus vieille et illustre université des États-Unis) en 1969 où il exerce toujours les fonctions de professeur de psychiatrie et doyen associé pour les affaires étudiantes. Le Dr Poussaint est passionné de son travail. Il importe d’ajouter qu’il est présentement directeur du centre médiatique au centre pour enfants Juge Baker à Boston.

Il est connu pour ses nombreuses contributions au magazine Ebony. Il a été invité à plusieurs reprises à l’émission The Oprah Winfrey Show. Il était l’un des cerveaux et l’une des autorités influentes derrière les caméras du Cosby Show, l’un des programmes télévisés les plus vus aux États-Unis. Cette comédie de situation a permis de propulser NBC de la troisième position à la première au niveau des audiences des émissions du soir. A une époque, The Cosby Show était vu par 38.3 millions de personnes ce qui représentait approximativement le tiers de l’audience américaine pour la télévision. Ce programme fut la comédie de situation la plus regardée aux Etats-Unis depuis ses débuts en 1984 jusqu’au dernier épisode en 1992. Il s'agissait de la première fois dans l'histoire de la télévision qu'une comédie de situation avait des parents afro-américains avec des professions libérales. The Cosby Show a changé la perception de la famille noire à travers le monde. Il s'agissait d'une comédie de situation éducative. Par exemple, les Afrikaners ont commencé à percevoir différemment les Noirs et la comédie de situation était un succès en Afrique du Sud (il importe de noter qu'à l'époque, la masse sud-africaine ne possédait pas des postes de télévision). Les petits-enfants des Cosby (dans le Cosby Show) s'appelaient Winnie et Nelson en l'honneur de Winnie et Nelson Mandela. Mega Diversité croit que le Cosby Show a été déterminant du moins partiellement pour créer le chemin afin que Monsieur le Président Obama devienne le premier Afro-Américain a occupé le poste de chef d'État. En sus, le rôle de la docte avocate Clair Huxtable a permis du moins partiellement encore selon nous de donner naissance à la Première Dame noire des États-Unis, la brillante juriste Michelle Obama.

Le Dr Poussaint était un expert-conseil pour les scénarios du Cosby Show du réseau NBC (de 1984 à 1992) et également pour le spin-off du Cosby Show intitulé A Different World (de 1986 à 1993). Sa contribution pour ces émissions a définitivement haussé la barre comme nouveau standard pour les comédies de situation de l'époque et celles qui ont suivi (et ce, jusqu'à présent) en terme de programmation dotée d'un caractère social. Le Dr Alvin Poussaint est connu comme un infatigable militant cherchant à conscientiser les parents et le public au sujet des effets préjudiciables de la violence et des publicités favorisant l’exploitation des jeunes enfants via la télévision. Le Dr Poussaint continue à partager son expertise avec les médias et travaille en tant qu’activiste visant davantage des émissions télévisées qui promeuvent une responsabilité sociale. Il est apparu sur plusieurs chaînes comme CNN... Le Dr Poussaint est un des experts de référence au sujet des relations raciales en Amérique, des problèmes et des biais concernant les préjugés, et les questions de diversité dans une société devenant de plus en plus cosmopolite. Il donne des conférences à plusieurs campus universitaires et occupe le rôle d’expert-conseil pour diverses agences gouvernementales et corporations privées. Il a effectué des recherches pionnières concernant les questions sociales et psychologiques reliées aux Afro-Américains.

Le Dr Poussaint est certes l’un des plus importants et respectés médecins avérés possédant des intérêts divers aux États-Unis. Récemment, il a été classé parmi les meilleurs médecins en Amérique dans le magazine Black Enterprise (juillet 2008). En dépit de son succès, le Dr Poussaint se distingue par son admirable simplicité et sa générosité à vouloir partager ses connaissances. Il incarne le bel esprit de l’Amérique. Grâce à ses livres et son influence au niveau des médias, il nous a légué un héritage et nous attendons impatiemment ses prochaines contributions. Le Dr Poussaint a accordé pour la première fois une entrevue diffusée dans un média francophone.

Par la rédactrice en chef Patricia Turnier, détentrice d'une maîtrise en droit, LL M. Cette entrevue a été menée et écrite par elle en anglais.  Patricia Turnier l'a traduite en français.  L'entretien a été diffusé en Europe1 et en Afrique en 2008. 

P.T.  Pouvez-vous partager avec nous votre cursus professionnel au niveau du domaine médical? En d’autres mots, quand avez-vous découvert votre passion pour la médecine ? Comment avez-vous surmonté les obstacles en tant qu’Afro-américain pour devenir un médecin et plus tard un professeur dans l’une des meilleures universités du monde durant la période ségrégationniste aux États-Unis? Aviez-vous un mentor qui vous a aidé?

Dr.  A.P.  J’ai découvert ma passion pour ce domaine lorsque j’avais environ 9 ans. A cette époque, j’étais malade. J’étais atteint d’une fièvre rhumatismale et on m’a hospitalisé pendant environ trois mois. Je suis resté durant deux mois dans une maison de convalescence par la suite. J’admirais les médecins qui m'avaient sauvé la vie. Je n’avais pas d'autre choix à ce moment que de m’adonner à des activités paisibles telles que jouer de la clarinette ou lire. Cela m’a réellement influencé plus tard au point de vue académique. Par conséquent, lorsque je suis retourné à la maison, devenir un médecin était une fantaisie. C’était mon objectif même si je ne savais pas à cet âge comment m’y prendre pour atteindre ce but. Toutefois, je savais qu’il importait d’exceller jusqu’à mes études universitaires.

Lorsque je me suis retrouvé à l’université, il y avait peu de médecins afro-américains. La plupart d’entre eux se retrouvaient au collège médical Meharry au Tennessee et à l’école médicale de l’Université Howard à Washington, D.C. Je voulais étudier au Nord du pays où il n’existait pas de ségrégation. Je savais que j’avais une chance de réussir avec un bon dossier en tant qu’homme afro-américain. J’ai obtenu mon B.A. de l’université Columbia en 1956. Suite à cela, je me suis inscrit à l’école médicale de l’université Cornell dans la ville de New York. J’ai choisi Cornell parce que j’y suis né. Symboliquement, je souhaitais revenir à l'endroit où ma mère m’avait donné naissance. J’ai reçu mon diplôme MD à Cornell en 1960. J’ai complété ma résidence à l’institut spécialisé en neuropsychiatrie à UCLA (Los Angeles). En 1964, j’ai obtenu ma maîtrise en sciences au sein de la même institution.

De 1967 à 1969, j’ai enseigné à la faculté de médecine Tufts. J’ai également occupé la fonction de directeur au programme en psychiatrie pour les logements à loyer modéré. Toutes ces expériences professionnelles et cliniques m’ont aidé à me préparer pour les responsabilités que j’aurais à mener à l’école médicale de Harvard. Ainsi, en 1969 j'ai rejoint cette institution. J’ai œuvré de 1975 à 1978 en tant que directeur aux affaires étudiantes et j’ai fait de l’assistanat en tant qu’enseignant associé au département de psychiatrie de Harvard. Actuellement, je suis un professeur de psychiatrie et doyen associé pour les affaires étudiantes de la faculté de médecine de Harvard.

Je savais que la discrimination existait. Pour surmonter ces obstacles, je me suis dit que je travaillerai autant que je pourrais. L’excellence représente la meilleure arme contre la discrimination. Je devais m’assurer de faire tout en mon pouvoir pour que ce soit difficile de refuser mon admission avec un excellent dossier. J’ai postulé aux facultés de médecine de Columbia et de l’université de New York, tout en espérant que Cornell me prendrait. J’étais le seul afro-américain qui fut admis au sein de ma promotion et lorsque j’ai obtenu mon diplôme, il n’y a pas eu d’étudiants afro-américains durant les années qui ont suivi, du moins pendant un certain temps.

P.T.  Vous étiez un pionnier.

Dr.  A.P.  Pas vraiment. Même si ce n’était pas facile à l’époque, d’autres personnes avaient réussi avant moi. Elles ont tracé le chemin pour ceux qui ont suivi. Vous m’avez demandé si j’ai eu l’opportunité d’avoir un mentor. Je n'en ai pas eu, mon inspiration m’a aidé. Je peux cependant ajouter que ma belle-sœur m’a prêté des ouvrages qui m’ont définitivement formé sur le plan intellectuel.

P.T.  Quelle place l’activisme a-t-il occupé dans votre vie?

Dr.  A.P.  L’activisme a occupé une partie très importante dans ma vie pendant une longue période. Lorsque j’étais adolescent, j’ai commencé à me battre pour la justice. Au collège, j’étais impliqué au niveau du mouvement des droits civiques durant mes études en médecine. Je faisais partie d’une division du Collège NAACP (National Association for The Advancement of Colored People). Au fait, je pense que l’activisme a toujours fait partie de moi. Quand j’ai terminé ma formation en psychiatrie, j’ai œuvré de 1965 à 1967 pour le Comité médical des droits humains qui collaborait étroitement avec le Comité de coordination étudiant non-violent à la capitale Jackson au Mississippi.

J’ai ainsi prodigué au sein de cet organisme des soins médicaux aux travailleurs défendant les droits civiques et j’ai aidé à éliminer la ségrégation dans les lieux du Sud offrant des soins de santé. Lorsque j’ai étudié à UCLA, les activistes et moi désirions du changement. Plus tard, je me suis engagé au sein de l'organisation PUSH. J’ai également utilisé l’écriture pour critiquer et défier le statu quo. Je me suis adressé à des groupes communautaires dans le but d’éveiller la conscience des gens tout en visant à apporter des changements.

P.T.  Au début des années 80, lorsque le prototype du Cosby Show a été soumis, quelques directeurs exécutifs de la télévision ont fait preuve de scepticisme concernant les possibilités de succès pour cette comédie de situation. Comment l’équipe de l’émission a-t-elle réussi à leur prouver le contraire?

Dr.  A.P. Certains directeurs exécutifs étaient sceptiques parce qu’ils pensaient que le pays ne serait pas réceptif à une famille noire guidée par des parents professionnels : l’épouse avocate et le mari médecin spécialiste. Les comédies de situation dans la société américaine historiquement ont dépeint les Afro-Américains comme des bouffons burlesques ou des personnages stéréotypés. Avec The Cosby Show nous voulions démanteler, dissiper et transformer les vieilles images négatives des Afro-Américains en images positives. C’était important pour nous d’éviter tout message ou humour inapproprié, subtile, dénigrant, hostile.

L’émission était très drôle et exempte de vulgarité ou de commentaires désobligeants. Nous souhaitions donner au public américain une perception plus réaliste de l’Amérique noire en transcendant les démarcations raciales, économiques et sociales. Cette formule a fonctionné. Le public américain a immédiatement répondu favorablement à cela. L’émission est devenue un grand succès. Les rôles présentés lors de l'émission pilote étaient très bien joués. Les acteurs ont fait cela avec brio. Tous ces facteurs ont contribué au succès de l’émission. Le public américain des années 80 était prêt à accepter le programme.

P.T.  Vous étiez l’un des cerveaux derrière The Cosby Show. Que signifie pour vous le succès international de cette comédie de situation?

Dr.  A.P. Je faisais partie des personnes qui étaient derrière The Cosby Show, mais je crois que le crédit revient vraiment à Bill Cosby lui-même. Je l’ai épaulé. Je lui ai fait des propositions au niveau des scénarios et il a accepté la majorité d’entre elles. Je lui donnais des informations, des idées, des conseils à propos de l’art d’être parent, la résolution des problèmes familiaux, l’éducation, la démonstration d’amour envers les enfants. Cette émission concernait l’enseignement des compétences parentales et la gestion des conflits. Plusieurs personnes ont utilisé The Cosby Show comme modèle pour leur propre famille. Elle a eu un effet très positif pour l’Amérique blanche et l’Amérique noire qui étaient très fières de cette émission. Les gens quelles que soient leurs origines pouvaient s’identifier à cette comédie de situation.

P.T. J’ajouterais que la beauté du succès du Cosby Show est le fait qu’actuellement une nouvelle génération découvre cette émission. C’est devenu un classique.

Dr.  A.P.  Oui, en effet.

P.T.  Dans votre dernier livre Come On People vous avez exposé avec le coauteur Dr Bill Cosby votre évaluation analytique et votre regard collectif pour l’Amérique noire. Vous expliquez que dans le passé les Afro-Américains ont été en mesure de surmonter les mauvais traitements qu’on leur infligeait et les autres difficultés grâce à leur résilience. On a tendance à dire que les jeunes noirs ne sont pas assez informés des victoires de leurs ancêtres et cela peut avoir un impact négatif sur l’image de soi. Par exemple, très peu d’Américains savent que la première femme à avoir enseigné le droit dans un établissement scolaire accrédité aux États-Unis et également dans le monde fut l’Afro-Américaine Lutie A. Lytle, en 1897. L’Amérique noire détient une très riche histoire. Avons-nous besoin d’un système éducatif plus inclusif où l’on reconnaîtrait et saluerait la contribution de toutes les communautés ayant bâti les États-Unis? Quelles solutions voyez-vous qui permettraient aux jeunes Afro-Américains de ressentir qu’ils peuvent accomplir tout ce qu’ils désirent?

Dr.  A.P.  Nous avons définitivement besoin d’un système d’éducation inclusive et l’histoire américaine doit être rectifiée. L’histoire des Noirs n’a pas été entièrement racontée. Cela devrait commencer à la maternelle. Il importe d’inclure également dans l’histoire américaine, la période précolombienne concernant les Amérindiens, la contribution des Latinos, etc. La responsabilité revient également aux parents de commencer l’éducation à la maison. Il importe qu’ils apprennent à leurs enfants, l’histoire des Noirs, leurs accomplissements, etc. Ils peuvent leur inculquer la fierté de leur héritage afro-américain. Cela renforcerait leur estime de soi et l’image de soi.  Tous ces facteurs solidifieraient le désir chez les jeunes d’exceller et de maximiser leur potentiel. La société américaine devrait également lire ces livres parce que cela fait partie de l’histoire du pays et cela permettrait de créer des ponts entre les différentes communautés. En d’autres mots, il faut que les concepts de pluralisme culturel mettent l’accent sur l’égalité fondamentale entre les différentes cultures tout en soulignant l’importance entre les dénominateurs communs partagés par ces cultures. Ceci créerait une approche transcendante où les différences entre les “races”, la culture, les idéaux seraient respectées, appréciées et valorisées. En améliorant la vie de toutes les communautés, ce pays atteindrait sa pleine puissance.

P.T.  Quelle sorte de ponts peut-on créer afin que l’intelligentsia noire transmette à la jeunesse afro-américaine son savoir concernant l’histoire de la communauté, ses expériences professionnelles et ses embûches surmontées? En d’autres mots, comment l’élite afro-américaine peut renforcer et donner des outils aux jeunes de sa communauté?

Dr.  A.P.  Il est possible d’utiliser plusieurs approches. Par exemple, les médias peuvent inviter des Afro-Américains de divers domaines d’expertise (des médecins, des avocats, des ingénieurs, etc). Il faudrait que les médias contactent aussi les Amérindiens, les professionnels latinos, etc. Ceci donnerait l’opportunité aux enfants de s’identifier à eux. Je crois qu’il importe également que l’intelligentsia noire s’implique dans les écoles où elle visiterait et parlerait aux enfants. Ces professionnels peuvent devenir des coachs de vie pour la jeunesse. Il serait intéressant que l’élite noire expose davantage les enfants à l’art, la littérature, la musique, les voyages, etc. Le mentorat, le tutorat, les programmes des associations Grand frère/Grande sœur représentent des outils utiles pour la jeunesse. Il existe déjà beaucoup de choses qui se réalisent mais ce n’est pas assez.

Les entreprises locales, les bureaux, les camps d’été, les cliniques médicales, les firmes d’avocats, les charpentiers ou les gens de n’importe quel domaine pourraient employer les jeunes issus de la communauté afro-américaine. Ceci donnerait l’opportunité aux jeunes d’acquérir l’expérience dont ils ont besoin et de découvrir l’importance de l’éthique du travail, etc. Ces mesures leur permettraient d’obtenir les outils pour exceller socialement et académiquement. Ils nécessitent d’être guidés pour faire face aux difficultés rencontrées. Ils ont définitivement besoin d’opportunités qui leur donneront l’occasion de grandir sur une base personnelle et professionnelle. C’est de cette façon que l’intelligentsia noire est susceptible de tracer le chemin pour la génération actuelle et les suivantes.

Il faut que l’élite afro-américaine transmette son savoir, ses expériences et des informations aux plus jeunes générations. Ceci encouragera la jeunesse à préserver ses objectifs de vie et à continuer de travailler pour les atteindre. Les jeunes ne doivent accepter aucune limitation en misant sur l’excellence et en atteignant leur plein potentiel. Il ne faut pas qu’ils perdent de vue leurs buts. Tous ces moyens aideront les jeunes à bien fonctionner et à faire face aux défis de la société.

P.T.  L’Association américaine de psychiatrie n’a jamais reconnu officiellement le racisme extrême (par opposition au racisme "ordinaire") comme un problème de santé mentale, bien que cela ait été soulevé depuis plus de 30 ans. Suite à plusieurs meurtres racistes durant l’ère du mouvement des droits civiques, un groupe de psychiatres afro-américains a cherché à classifier les attitudes d’hostilité systématique extrême comme une maladie mentale. Les membres de l’association ont rejeté cette recommandation en stipulant qu’en raison du fait que beaucoup d'Américains étaient racistes (à l’époque), le racisme même extrême était perçu au pays comme un phénomène normal, un problème culturel plutôt qu’un indice d’une psychopathologie (jusque durant les années 60). En 2002, vous avez écrit un article intitulé: “Le racisme extrême est-il une maladie mentale?" Quel est votre point de vue par rapport à cette problématique? Pensez-vous que des maladies sociales telles que le racisme ou n’importe quel autre type d’attitude d’hostilité extrême (ou bigoterie) comme l’antisémitisme devrait être inclus dans le D.S.M. IV 1? Croyez-vous que les cliniciens ont besoin de lignes directrices pour identifier le racisme délirant sous toutes ses formes afin d'apporter le traitement approprié?

Dr.  A.P.  Actuellement, le DSM IV n’inclut pas dans son index le racisme, l’antisémitisme, les préjugés ou n’importe quelle autre maladie sociale. Cet état de fait ne donne aucun outil aux cliniciens concernant la possibilité de les classifier ou de poser un diagnostic sur les manifestations. Par exemple, dans le cas où un individu qui présente des symptômes paranoïaques à propos des Noirs et des Juifs avec des idées meurtrières, le DSM IV ne fait aucune description de termes permettant de classifier cette condition comme une maladie. Les cliniciens ont besoin de lignes directrices pour identifier le racisme extrême et délirant, l'antisémitisme ou n’importe quelle autre forme d’attitude hostile. Ceci permettrait d’ériger la conscience de cette problématique dans la profession psychiatrique et au sein du public. Ces conditions sont anormales et ces gens ont besoin de soins en santé mentale.

P.T.  Pensez-vous qu’en n’incluant pas ces problématiques, cela représente une façon pour la société de refuser d’accepter une responsabilité collective pour traiter ou prévenir des actes dangereux de la part d’individus ou d’un groupe de personnes créant une oppression, un pogrom, un génocide, des massacres ou toute autre forme d’extermination ou de crimes? Sinon comment peut-on arrêter les racistes extrêmes délirants ou les bigots qui continuent à passer à travers les brèches du système de santé mentale, et arrêter ceux qui explosent ou font de l’acting-out par rapport à leurs délires meurtriers?

Dr.  A.P.  En incluant dans le DSM-IV des maladies sociales telles que le racisme extrême ou l’antisémitisme cela soutiendrait l’idée que ces conditions sont inacceptables ou intolérables. Ces symptômes et ces manifestations doivent être étudiés en tant que maladie mentale. Si les psychiatres prenaient plus au sérieux le racisme extrême – résultant de délires paranoïdes -, ils se retrouveraient devant l’obligation de traiter ces conditions. Il s’avère impératif de s’assurer qu’aucun bigot dangereux passe à travers les brèches du système de santé mentale. La prévention est la clé. Il importe d’arrêter les gens avant qu’ils fassent un acting-out violent résultant de leurs idées racistes et délirantes. Malencontreusement, des humains ont déjà subi les méfaits de cela dans notre pays et ailleurs dans le monde.

P.T.  Dans votre ouvrage Lay my burden down vous exposez avec le coauteur Amy Alexander les problèmes de santé mentale vécus par certains Afro-Américains. En tant que psychiatre, pensez-vous qu’ils souffrent d’un syndrome post-traumatique relié au passé de l’esclavage qui pourrait expliquer la présence d’atavisme?

Dr.  A.P.  Les esclaves ont été emmenés par des navires négriers en faisant des traversées. Ils ont été battus, tués avec impunité, plusieurs ont sauté dans la mer, divers types de maladies ont surgi. Ils ont été violés, pourchassés, persécutés et ainsi de suite. Ils ont subi des abus physiques, émotionnels, psychologiques et spirituels. On a spolié leur humanité. Les esclaves ont souffert de dommages émotionnels. La question est combien d’esclaves ont souffert, 100% probablement et cette souffrance, qui ne pouvait s’exprimer librement la plupart du temps, a été transmise de génération en génération. Sans poser un diagnostic généralisé, nous souffrons toujours et nous n’avons pas guéri de cela. N’importe quel autre individu comme une femme abusée ou un groupe ethnique tel que les Juifs sont toujours affligés. Le trauma est encore vivant même si l’holocauste a eu lieu il y a plus de 60 ans. Plusieurs Afro-Américains sont toujours aux prises avec des difficultés à combattre les sentiments d’infériorité qu’on leur a inculqués historiquement parlant.

P.T.  Nous pourrions appeler cela une blessure qui n’a pas été pondérée. Les Noirs peuvent intérioriser tout ce négativisme.

Dr.  A.P.  Oui, exactement, ils peuvent définitivement intérioriser tous les sentiments négatifs susceptibles de créer une haine de soi. Cette condition représente une manifestation du syndrome post-traumatique découlant de l’esclavage. Cette négativité peut également mener à des problèmes comportementaux et sociaux.

P.T.  Dans une entrevue avec Tavis Smiley vous avez mentionné que seulement 2.3% des psychiatres étaient des Afro-Américains. Vous avez expliqué que cette situation faisait en sorte que certaines personnes de la communauté évitaient de demander de l’aide pour diverses raisons: un manque de compétence culturelle, crainte d’une stigmatisation persistante, les barrières linguistiques, etc. Quelles solutions voyez-vous pouvant corriger cette situation?

Dr.  A.P.  Nous devrions avoir plus de psychiatres et psychologues noirs. Mais pour l’instant, il faut s’assurer que tous les psychiatres et médecins détiennent une compétence culturelle. Ils nécessitent d’obtenir une compréhension plus large des facteurs et impacts culturels ayant un effet sur la santé mentale. Les professionnels ont le devoir de posséder les connaissances et les techniques qui fonctionnent avec les communautés culturelles. Les psychiatres noirs ou les médecins culturellement sensibles peuvent rassurer les patients sur leurs craintes concernant la stigmatisation rattachée aux problèmes de santé mentale. Je crois qu’il importe que les professionnels de la santé mentale possèdent un savoir dans le domaine interculturel en termes de diagnostics. La compétence culturelle représente donc une nécessité incontournable pour eux, spécialement dans la société plurilingue et cosmopolite dans laquelle nous vivons.

P.T.  Je suppose qu’il est très important dans notre société pluraliste de développer davantage le domaine de l’ethnopsychiatrie.

Dr.  A.P.  Exactement.

P.T.  En tant que psychiatre et conseiller médiatique que pensez-vous des images négatives véhiculées en ce qui a trait à la misogynie, la violence verbale ou physique que nous visionnons dans certains films ou vidéos? Il est rare par exemple dans les clips de voir des gens dans un environnement de travail. Nous voyons souvent des gens en train de faire la fête dans les vidéos. Quel impact ces facteurs peuvent-ils avoir sur la psyché des jeunes? Comment est-il possible d’améliorer cette situation?

Dr.  A.P.   Ma préoccupation concerne le gangsta rap. Je peux mentionner que je n’ai aucun problème avec le rap standard. Cette belle forme musicale et artistique prend sa source de la poésie, du blues, du jazz, du funk, de la soul, etc. Toutefois, le gangsta rap glorifie la misogynie, la violence, le sexe pratiqué avec désinvolture ou promiscuité, l’usage d’un langage vulgaire ou désobligeant en employant des vocables comme put* et salop*. Lorsque les jeunes regardent des choses violentes à la télé, ils sont susceptibles de devenir vulnérables et sont tentés d’imiter ce qu’ils voient.

Je ne cautionne pas du tout un excès de violence ou n’importe quel genre musical qui fait l’éloge de l’agressivité particulièrement auprès des jeunes noirs vulnérables et influençables car cela peut créer davantage de problèmes. Les femmes noires sont susceptibles notamment d’en faire les frais. Il est possible de faire du hip-hop de façon positive. Malheureusement, le gangsta rap, forme musicale faisant l’apologie de l’agressivité, est destructif et lucratif. Si les enfants se comportent mal cela reflète ce qu’ils observent dans le monde adulte. Il est impératif qu’ils entendent des bons messages ou qu’ils voient des images positives dans les médias.

P.T.  Je pourrais ajouter que de nombreux jeunes ne savent pas ce qu’ils glorifient. Ils ignorent que les pantalons larges et tombants proviennent de la prison où il est interdit de porter une ceinture. Ils imitent les autres sans connaître les racines de cette tendance. Les médias dépeignent souvent la communauté afro-américaine comme un groupe monolitique, en d’autres mots homogène où trois domaines sont présentés comme des options de réussite : devenir un athlète, un rappeur ou un chanteur sans montrer les nuances ou en omettant d’expliquer les difficultés et les pièges pouvant se présenter (les contrats abusifs avec les maisons de disque etc). En tant que psychiatre et en tant que conseiller médiatique, quelles solutions voyez-vous pour rectifier cette situation?

Dr.  A.P.  Nous avons besoin davantage de variétés dans les médias. On doit voir plus de diversité dans le domaine du hip hop et plus d’images d’Afro-Américains dans n’importe quelle sphère d’activités. Nous avons déjà d’autres images dans certaines émissions. Par exemple, sur CNN on voit plus de journalistes afro-américains. On pourrait voir davantage de commentateurs sportifs noirs sur différentes chaînes émettant des opinions pour le football et le base-ball. Ceci donnerait plus d’options aux jeunes afro-américains. Dans les émissions policières, on voit des personnages avec des rôles significatifs ou plus d’avocats. Mais, on pourrait en voir davantage: des scientifiques, des mathématiciens, des acteurs afro-américains jouant le rôle de professeur, etc. Il faut définitivement encourager cela.

P.T.  Avez-vous un message pour les jeunes qui souhaitent réussir de façon générale et pour ceux qui sont intéressés à la profession médicale? Quelle est la meilleure façon de faire sa marque en tant que médecin?

Dr.  A.P.  Le message que je veux faire s’adresse aux jeunes mais aussi aux parents. Pour réussir, il importe d’enseigner la valeur de l’éducation. Il faut que les parents démontrent un intérêt envers leurs enfants en leur lisant, en les encourageant, en créant des bibliothèques pour leurs jeunes et en profitant de l’opportunité (offerte par les écoles fréquentées par leurs enfants) d’élargir leurs connaissances. Les parents doivent approcher davantage les écoles, les tuteurs et mentors. Il est également important pour les parents d’utiliser le renforcement positif avec leurs enfants. Cela donnera l’opportunité aux jeunes d’exceller dans n’importe quel domaine. Concernant plus spécifiquement le champ médical, l’une des meilleures façons de faire sa marque consiste à mener des recherches médicales, à écrire et publier des articles spécialisés qui enrichiront le curriculum vitae.

P.T.  Dr Poussaint, je vous remercie infiniment pour votre disponibilité et pour partager votre riche bagage d’expériences. Ce fut un honneur et un privilège de vous interviewer.

 

Informations personnelles:

Le Dr Poussaint est marié au Dr Tina Inez Young depuis le 5 décembre 1992. Elle est spécialiste en neuroradiologie. Le Dr Poussaint et le Dr Young Poussaint ont une fille et un fils provenant d’un premier mariage du psychiatre.

Formation:

1956 B.A. Collège Columbia
1960 MD. Université Cornell Collège médical
1964 M.S. Université de Californie à Los Angeles

Formation post-doctorale:

Internat et Résidences:

1960-1961 Internat en médecine, UCLA Center for the Health Sciences, Los Angeles, CA
1961-1964 Résidence en psychiatrie, UCLA Neuropsychiatric Institute, Los Angeles, CA
1964-1965 Résident-chef, Département de psychiatrie, UCLA Neuropsychiatric Institute

Fonctions occupées aux hôpitaux ou institutions affiliées:

1967-1969 Équipe senior en psychiatrie, Columbia Point Health Center, Boston, MA
1969-1974 Associé en psychiatrie, Massachusetts General Hospital, Boston, MA
1974-1978 Associé en psychiatrie, Massachusetts Mental Health Center, Boston, MA
1978- Associé senior en psychiatrie, Children’s Hospital and Judge Baker Children’s Center, Boston, MA
1979-1984 Directeur médical/Co/fondateur, Groupe d’étude relié au deuil, Judge Baker Children’s Center

Quelques-unes des nombreuses missions où Dr Poussaint a occupé de multiples fonctions au sein de comités:

Au niveau national et régional:

1968-1969 Trésorier national, Comité médical des droits humains
1974-1975 Membre, Comité international de psychiatrie, Association américaine de psychiatrie
1984 Membre, National Citizens Board of Inquiry into Health Care in America
2000- Membre, Télévision et comité médiatique, Académie américaine de l’enfance et de l’adolescence en psychiatrie

 
Collège médical de Harvard:

1969- Comité des admissions générales
1969-1978 Représentant de la faculté, Comité des affaires étudiantes
1983-1985 Comité Maîtrise de conférences George Gay
1992-1994 Comité sur le développement de carrière
1993- Harvard Aids Institute Policy Board (Université Harvard)
1997- Comité célébrant le 30e anniversaire de la discrimination positive à HMS
2001 Faculté du développement et comité de la recherche sur la diversité
2003- Search Committee, Doyen associé de la Faculté pour les admissions

Centre Judge Baker Children

1988- Camille Cosby Comité Prix des enfants du monde
1996- Conseiller exécutif
1998- Judge Baker/Hôpital pour enfants Comité actif pour les futurs programmes

Quelques-unes des nombreuses recherches et contributions pédagogiques et cliniques du Dr Poussaint:

1967-1969 Investigateur principal, Organisation pour la santé des étudiants, bourses HEW
1969- Superviseur enseignant pour la formation des stagiaires apprentis en travail social, psychologie et psychiatrie
1973-1981 Investigateur principal, Carrières dans le domaine de la santé, Bourse pour le recrutement et le maintien des minorités à l’école médicale de Harvard
1995-1999 Investigateur principal, Programme préparant les étudiants issus des minorités pour des carrières en médecine via la recherche, Fondation de recherche Gustavus et Louise Pfeiffer
1999 Course Directeur pour les cours et le mentorat des enfants à risque pour une école de jour thérapeutique, cours pour les étudiants de première année à l’école médicale de Harvard

Les conseils éditoriaux où Dr Poussaint a été impliqué :

1970- The Black Scholar
1971-1981 Psychotherapy: Theory and Research and Practice
1972-1980 Journal of Afro-American Issues
1983-1988 Harvard Medical School Mental Health Newsletter
1991- Journal of African American Male Studies
1994- Nurture: The Magazine for Raising Positive Children of Color

Fonctions professionnelles et visites de haute importance à titre de délégué :

1965-1967 Southern Field Director, Comité médical des droits humains, Jackson, Mississippi
1975 Délégué officiel des États Unis pour le département d’état médical, Délégation pour les gens de la République de Chine
1976 Membre du Congrès officiel de la délégation à Cuba
1979- Consultant pour le FBI, le Département d’état et la Maison Blanche pour les conférences sur les droits civiques, les familles, les enfants, etc
1980-1981 Membre, Conseil des visiteurs à l’Université de Boston, École de service social
1983-1984 Codirecteur de campagne, campagne présidentielle du Révérend Jesse Jackson au Commonwealth du Massachusetts
1985 Membre, Projet Échange séminaire commandité en Israël pour les Leaders Américains de la Politique Publique
1985-1990 Président et directeur général du conseil de l’organisation PUSH for Excellence
1998 Coprésident, Cinquième conférence annuelle pour les médias et les enfants intitulée “Un monde différent: les images médiatiques liées aux classes et aux races”, Children Now, Los Angeles, CA
1999 Membre, Forum TransAfrica délégation à Cuba
2000 Expert sur la santé mentale des enfants, Beansprout.net

Quelques émissions télévisées où Dr Poussaint a été un consultant au niveau de la production et des scénarios pour la télévision nationale et éducationnelle :

1979- Consultant pour une variété de stations télévisées et de projets de films, incluant une panoplie de programmes pour PBS tels que NOVA, Seasons of Life and Childhood
1984-1992 The Cosby Show (Saisons 1 à 8 disponibles sur DVD)
1986-1993 A Different World (Saisons 1 à 6 disponibles DVD)
1991 Correspondant-invité, deux séries sur l’art d’être parents, CNBC News
1991-1994 Consultant pour les scénarios, Different and the Same: Helping Children Identify and Prevent Prejudice. Une vidéo concernant un programme d’études sur les salles de classe à l’école primaire, Family Communications, Inc.
1992 Consultant-producteur, Here and Now, NBC-NY
2000- Consultant, Séries Little Bill book, « Simon Spotlight »
2005 Membre, Comité conseiller national, Won’t you be my neighbor?, Family Communications, Inc.
Autre: émission Willoughby’s Wonders. Dr Poussaint était un producteur-exécutif

 
Prix:

Dr Poussaint a reçu de nombreux prix et des diplômes honorifiques pour ses remarquables contributions dans la sphère médicale et sociale. Nous en citons quelques-uns:

-Prix Michael Schwerner pour la contribution à la cause du mouvement des droits civiques, New York, NY (1968)
-Who’s Who in America (1969)
-Honoris Causa de l’Université Wilberforce (1972)
-Prix American Black Achievement pour le domaine entrepreneurial et professionnel (1986)
-Prix John Jay pour une réussite professionnelle distinguée (1987)
-Médaille d’honneur Medgar Evers, Compagnie de publication Johnson (1988)
-New England Emmy award for Outstanding Children's Special en tant que producteur-exécutif Willoughby's Wonders (1997)
-Honoris Causa Sciences Humaines et Lettres, Université Alfred, Alfred, New York (2005)
-Honoris Causa Sciences Humaines et Lettres, Université Virginia State, Petersburg, MA (2007)

Adhésions aux organisations suivantes:

Il est un membre de l’Association Américaine psychiatrique, un membre de l’Association américaine pour l’avancement de la science, un membre de l’Académie américaine en psychiatrie pour les enfants et adolescents, un membre de l’Association américaine d’orthopsychiatrie.

Les articles du Dr Poussaint :

"Clinical Manifestations and Diagnosis of Amyloid Polyneuropathy"
d’T. L. Munsat et A. F. Poussaint
(Neurology, Minneapolis, 1962; 12(6):413-422)

"A Controlled Study of Imipramine (Tofranil) in the Treatment of Childhood Enuresis"
d’A. F. Poussaint et K. S. Ditman
(J Pediatry, 1965; 67(6):283-290)

"The Effect of the Physician's Smoking on the Treatment of Smokers"
d’A. F. Poussaint, S. H. Bergman, et E. Lichtenstein
(Diseases of the Nervous System, 1966; 27:539-543.)

"The Stresses of the White Female Worker in the Civil Rights Movement in the South"
d’A. F. Poussaint
(Am J Psychiatry, 1966; 123(4):401-407)

"A Negro Psychiatrist Explains the Negro Psyche"
d’A. F. Poussaint
The New York Times Sunday Magazine, Août 20, 1967:52+

"Black Power: A Failure for Integration within the Civil Rights Movement"
A. F. Poussaint et J. Ladner
(Arch Gen Psychiatry, 1968; 18(4):385-391)

"The Black Administrator in the White University"
A. F. Poussaint
(Black Scholar, Septembre 1974:8-14)

"Black Suicide"
d’A. F. Poussaint
(Manuel de Black-Related Diseases, éd. R. A. Williams, New York: McGraw-Hill, 1975)

Interracial Relations and Prejudice
(Manuel détaillé de Psychiatry/III, troisième édition, éd. H. I. Kaplan, A. M. Freedman et B. J. Sadock, Baltimore: Williams & Wilkins, 1980:3155-3161)

"Black on Black Homicide: A Psychological-Political Perspective"
d’ A. F. Poussaint
(International J Victimology, 1983; 8(3,4):161-169)

"An Honest Look at Blacks Gays and Lesbians"
d’A. F. Poussaint
(Ebony, Septembre 1990:124-131)

"Black Children: Coping in a Racist Society"
d’A. F. Poussaint
(Voices of Multicultural America: Notable Speeches Delivered by African, Asian, Hispanic and Native Americans, 1790-1995, éd. Deborah Gillan Straub, Détroit: Gale Research, 1996)

"Psychology and Psychiatry"
D’A. F. Poussaint
(Encyclopedia of African-American Culture and History, vol. 4, éds. Deborah Gillan Straub, J. Salzman, D. L. Smith, C. West New York: MacMillan Library Reference USA, 1996)

"Sexuality"
d’A. F. Poussaint
(éd. J. Salzman, D. L. Smith, C. West,
Encyclopedia of African-American Culture and History, vol. 5, New York: MacMillan Library Reference USA, 1996)

"Prostate Cancer: Male Killer Hits Famous & Not-So-Famous"
d’A. F. Poussaint
(Ebony, Avril 1997, 116-120+)

"Racial Issues in Medicine: A Psychosocial Perspective"
d’A. F. Poussaint
(Humane Medicine: A New Paradigm in Medical Education and Health Care Delivery, vol. II, éd. R. A. Williams, Philadelphia: Lippincott Williams & Wilkins Healthcare, 2001; 33-40)

"Is Extreme Racism a Mental Illness? Point-Counterpoint"
d’A. F. Poussaint
(Western Journal of Medicine, 2002; 176: 4)

Les livres du Dr Poussaint:

 Why Blacks kill Blacks (1972), (Introduction du Révérend Jesse Jackson) Emerson Hall Publishers, Inc.; 1ère édition
 Raising Black Children, (originairement intitulé Black Child Care (1975)) coauteur avec James P. Come, Plume: New York, 1992
 Lay My Burden Down: Suicide and the mental health crisis among African-Americans, d’Alvin F. Poussaint, MD et d’Amy Alexander, Beacon: Boston, 2000.
 Come On, People: On the path from victims to victors, de Bill Cosby et d’Alvin F. Poussaint, MD, Thomas Nelson: Nashville, 2007.

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Le D.S.M. est la Bible des psychiatres.  La version la plus récente est maintenant le DSM V.