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Un tête-à-tête avec la comédienne sélectionnée pour un Oscar en tant que meilleure actrice: Ruth Negga |
Written by Kam Williams |
Friday, 28 April 2017 00:00 |
Ruth Negga est née à Addis-Abeba le 7 janvier 1982 d'une mère irlandaise et d'un père éthiopien. Une enfant unique, Negga a été élevée à Limerick, en Irlande dès l'âge de 4 ans, et a fréquenté le Trinity College à Dublin où elle a obtenu un baccalauréat en art dramatique. L’ensemble de son travail comprend des productions théâtrales prisées, des longs-métrages dramatiques, des films indépendants et des séries télévisées innovatrices. Elle a remporté le prix de la meilleure actrice de l'Irish Film & Television Academy (IFTA) pour sa représentation de la chanteuse légendaire Shirley Bassey dans le téléfilm Shirley. Aux États-Unis, elle s’est jointe à l’univers de Marvel dans le rôle de Raina pour la série télévisée populaire Marvel : Les Agents du SHIELD, pour laquelle elle a reçu une nomination pour le prix IFTA. Présentement, elle partage la vedette avec Dominic Cooper dans le rôle de Tulip O’Hare pour la série Preacher (une adaptation éponyme d’une bande dessinée de DC Comics) pour AMC (une chaîne télévisée). Ruth Negga a fait ses débuts sur scène avec "Lolita" au théâtre Dublin’s Abbey. Ses nombreuses productions théâtrales incluent "Duck" au Royal Court Theatre de Londres pour laquelle elle a reçu une nomination pour le prix Olivier, "Playboy of the Western World" au Old Vic; «Hamlet» au théâtre national; "Phèdre", également au théâtre national, pour laquelle elle a été honorée avec le prix Ian Charleson, remis annuellement aux jeunes acteurs de la scène classique en Grande-Bretagne; " Œdipe t’aime", au théâtre Peter Pan; "Lay Me Down Softly", "The Crucible", " Les Bacchantes " et "Enterrement" à Thèbes, tous au théâtre Dublin’s Abbey; et, au Project Theatre, " Titus Andronicus", pour laquelle elle a reçu le prix Irish Times en tant que meilleure actrice. Negga a été appelée une étoile filante au festival international du film de Berlin. Au grand écran, elle a apparu dans World War Z, The Samaritan avec Samuel L. Jackson, Breakfast on Pluto pour lequel elle a reçu une nomination pour le prix IFTA, Of Mind and Music, Christina Noble, Jimi: All Is by My Side, Warcraft : Le Commencement et Iona dans le rôle portant le même nom. Ici, Ruth Negga parle de la sortie de son dernier film Loving pour le rôle de Mildred Loving, un film biographique et un drame judiciaire à propos du couple qui a défié la loi contre le mariage interracial de l’état de la Virginie jusqu’à la Cour suprême des États-Unis. [L’entrevue ci-dessous a été traduite par la rédactrice en chef Patricia Turnier, détentrice d’une maîtrise en droit, LL.M. Cet entretien a eu lieu en novembre 2016] Kam Williams : Bonjour Ruth [Negga]. Merci pour l’entrevue! Ruth Negga: Oh, bonjour Kam [Williams]. Comment allez-vous? KW: Super! Et vous? RN: Pas trop mal. Pas trop mal du tout, maintenant. KW : J’ai aimé le film et votre performance ainsi que celle de Joël Edgerton. RN : Oh, merci! KW: Qu’est-ce qui vous a intéressé dans Loving? RN: C’est une bonne question. Laissez-moi vous donner une réponse concise. En fait, je suis tombée amoureuse de Mildred et Richard, les personnages principaux de [Loving]. J’ai pensé que c’était un couple extraordinaire et que leur amour était patent. Pour être honnête avec vous, le scénario de Jeff [scénariste/réalisateur Jeff Nichols] était si une belle réflexion sur ces êtres humains que j’ai vraiment voulu passer du temps avec eux. KW: Qu’est-ce qui a convaincu Jeff Nichols de confier une telle histoire américaine entre les mains d’acteurs principaux de l’Australie et de l’Irlande née en Éthiopie? Aviez-vous entendu parler de la cause Loving v. Virginia de la Cour suprême? RN: Oui, mais je ne pense pas qu’être une experte pour l’arrêt Loving me qualifierait pour jouer Mildred. Savez-vous ce que je veux dire? KW: Oui. RN: Je crois que mon travail consiste à être un caméléon et fondre (dans mon personnage), alors je ne pense pas qu’être irlandaise et éthiopienne devrait du tout m’interdire de jouer Mildred. Je crois que ce qui importe est plutôt ma compétence et ma volonté de travailler. KW: Il s’agit d’un film très intime avec une calme chimie qui émane de vous et Joël [Edgerton] via les regards et les tendres touchers. Avez-vous travaillé ensemble avant? Pendant combien de temps avez-vous fait ensemble des répétitions? RN: Eh bien, Jeff [Nichols] ne fait pas de répétitions. Il fait le casting instinctivement. Dans ce cas, je pense qu’il savait avoir engagé deux acteurs qui seraient prêts à travailler très fort pour lui, et je crois qu’il était impressionné de voir à quel point j’étais préparée pour cela. Le fait est qu’il voulait des gens qui pourraient incarner le couple et non l’imiter. Il avait travaillé avec Joël [Edgerton] dans Midnight Special, alors il a déjà été témoin des habiletés de Joël [Edgerton] pour se fondre dans son personnage. Et, c’était un rôle vraiment américain aussi. Je crois que Jeff [Nichols] nous a tout simplement fait confiance en tant qu’acteurs pour accomplir notre travail individuellement. Et, tous les deux avons professé tant d’amour pour ce couple qu’il était confiant de notre volonté de travailler aussi fort que possible afin de recréer leur amour et leur chimie. Il savait aussi, intrinsèquement, que nous étions des acteurs qui ne jouent pas isolément mais qui comptent sur l’autre. Joël [Edgerton] et moi sentions que c’était quelque chose que nous pouvions faire ensemble. KW : Quand j’ai visionné le film, j’ai pensé que c’était la première que je vous voyais. Ensuite, lorsque j’ai regardé votre CV, j’ai réalisé que je vous ai vue dans World War Z, Of Mind and Music, Jimi et dans d’autres productions. Alors, cela démontre à quel point vous fondez dans un rôle. J’étais très impressionné. Je n’avais aucune idée que vous n’étiez pas américaine. RN: Wow! C’est charmant ce que vous dites. Merci! KW : La rédactrice en chef/légiste Patricia Turnier [de www.megadiversite.com] demande : comment vous vous êtes préparée pour jouer Mildred? Quelle recherche aviez-vous besoin de mener pour personnifier le rôle avec précision? RN: Superbe question, Patricia [Turnier]! Heureusement, Nancy Buirski avait fait un documentaire, The Loving Story, pour HBO. Elle a de prime abord découvert l’histoire de Mildred Loving en lisant sa nécrologie. Étant une excellent documentariste, elle a commencé à approfondir et faire les recherches. Elle a trouvé des images d’archives ignorées qui devaient être utilisées initialement pour un documentaire contemporain. Et, elle a créé un documentaire à propos de ce couple, en y mettant les images. Alors, au fond j’ai étudié cela et toutes les images d’archives que je pouvais trouver. The Loving Story était réellement un cadeau, parce qu’il m’a permis de décoder la physionomie de Mildred, la façon dont elle parlait, le timbre, le ton et le son de sa voix, la manière dont elle bougeait, sa façon d’être avec Richard [Loving], ses enfants et le reste de sa famille. C’était vraiment inestimable, pour cette raison j’aime plaisanter en disant que Nancy [Buirski] a fait le travail pour moi. KW : Quel message pensez-vous que les gens tireront du film? RN: Je ne sais pas ce que les gens tireront du film, mais j’espère qu’ils retiendront l’idée qu’il importe de ne pas oublier ceux dans l’histoire qui ont été des activistes pacifiques ayant changé le monde d’une manière inattendue. Et, cela devrait nous rappeler que nous avons tous la capacité de faire cela. Même si vous pensez que vous ne l’avez pas, ce couple prouve le contraire. KW: Je suis d’accord. J’ai trouvé le film très puissant d’une manière subtile. Ce sera très intéressant de voir comment les gens réagiront. RN: En effet, ce sera intéressant d’observer. Vous avez raison. KW: Y-a-t-il une question que personne ne vous a posée et que vous auriez-souhaité qu’on vous demande? RN: Mon Dieu, c’est une bonne question. Heu, hum… [Pause pour réfléchir] Je ne sais pas, mais c’est une brillante question. Je dois admettre que j’aime parler de ce couple. KW: Harriet-Pakul-Teweles demande: Avec tous les films classiques qui sont refaits, y-a-t-il une nouvelle version dans laquelle vous aimeriez jouer? RN: Quelqu’un m’a déjà demandé cela, Kam [Williams].. J’ai répondu Ève parce que c’est tout simplement un film brillant. Je doute qu’une nouvelle réalisation puisse être meilleure, mais j’aime tout simplement le personnage Eve Harrington. KW : Ling-Ju Yen demande : Quel est votre premier souvenir d’enfance? RN: Attendre l’autobus à l’arrêt avec ma mère à Addis-Abeba durant la saison pluvieuse. Je me souviens que je portais un manteau rose tout en étant fascinée par les gouttes de pluies tombantes sur les flaques d’eau. J’aime la pluie heureusement, pour ceux qui grandissent en Irlande. KW: Finalement, que retrouve-t-on dans votre portefeuille? RN: Des cartes de crédit, de la gomme collée à des sous et un cure-dent pas hygiénique. Honnêtement, mon sac à main est un désordre. Constamment. [Rires] KW: Merci encore pour avoir pris du temps, Ruth [Negga], et je vous souhaite la meilleure des chances avec Loving. RN: Merci beaucoup, Kam [Williams]. Au revoir!
Théâtre: "Duck": Traverse Theatre, Édimbourg (2003) Filmographie: Année Titre 2004 Capital Letters
---------------------------------------------------------------- À propos de l'auteur de cette entrevue: Kam Williams est un critique de film et de livre syndiqué qui écrit pour plus de 100 publications aux États-Unis, en Europe, en Asie, en Afrique, au Canada et dans les Caraïbes. Il est membre du New York Film Critics Online, du Comité de nomination du NAACP Image Awards et de Rotten Tomatoes. Il est un contributeur à TheLoop21.com, eurweb.com et ainsi de suite. Il est également chroniqueur pour notre webmag www.megadiversities.com. Une de ses entrevues a fait la couverture du magazine Heart and Soul en automne 2012. L'un des entretiens de Kam Williams avec Spike Lee est inclus dans le livre de 2002 intitulé Spike Lee: Interviews (Conversations with filmmakers)(Spike Lee: Entrevues (Conversations avec les cinéastes)). Ce livre rassemble les meilleures entrevues de Lee. Certains des articles de Kam Williams sont traduits en chinois, en espagnol et en français (dont la première entrevue ci-dessus). En 2008, il a été élu le journaliste le plus éminent de la décennie par la publication Disilgold Soul Literary Review. De plus, il a été honoré le 15 juin 2012 aux Nations Unies (pour le BMORENEWS GLOBAL FORUM ON WOMEN’S EMPOWERMENT). Williams est un avocat érudit qui détient un baccalauréat en études afro-américaines de l'Université Cornell, une maîtrise en anglais de l'Université Brown, un M.B.A. de l'école Wharton et un J.D. de l'Université de Boston. L’an dernier, il a été présenté sur ce site Internet: http://www.caribbeanlifenews.com/stories/2015. Kam Williams est membre du Barreau au New Jersey, New York, Connecticut, Pennsylvanie, Massachusetts et à celui de la Cour Suprême des États-Unis. Il vit à Princeton, (New Jersey) avec sa femme et son fils. Kam Williams peut être rejoint en anglais à This e-mail address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it This e-mail address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it .
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