
Selon l'esthétique classique hollywoodienne, le héros est habillé en blanc. Il se déplace dans la lumière alors que les méchants, plutôt habillés en noirs, sont tapis dans l'ombre. Ce code de couleur s'inscrit dans une philosophie manichéenne présente à de multiples niveaux. Inutile de le préciser, le héros hollywoodien classique est blanc. En effet le cliché s'applique non seulement à la garde-robe des personnages, mais également à la répartition des rôles entre les Blancs, les Noirs, et tous les tons intermédiaires que prend l'épiderme.
Les personnages secondaires, dont une des fonctions est de mettre en valeur le personnage principal blanc, ont tendance à être d'autant moins sympathiques qu'ils ont la peau foncée. La noirceur de la peau semble également augmenter la susceptibilité de périr avant le défilement du générique. Les exceptions à cette règle, telles que Night of the Living Dead (George Romero, 1968) ou Alien (Ridley Scott, 1979) jouent sur cette attente des spectateurs. De même, les exemples où le héros blanc se bat contre un antihéros noir ne manquent pas. Le méchant Noir (Demolition Man - Marco Brambilla, 1993), éventuellement sale (Highlander 3 - Andy Morahan, 1994), arrogant (Rocky - John G. Avildsen, 1976), prédateur de la femme blanche (Cliffhanger - Renny Harlin, 1993) ou vulnérable et psychotique (Unbreakable - M. Night Shyamalan, 2000), met alors en valeur la bonté, le courage et la pureté du héros blanc.
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