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Gert Schramm: l’unique survivant Noir du camp de concentration de Buchenwald PDF Print E-mail
Written by Dr Herzberger-Fofana PhD   
Monday, 25 November 2013 16:10

 

Dans le cadre de la “Semaine Internationale contre le Racisme”, Gert Schramm était l’invité d’honneur au lycée Ohm (Ohm-Gymnasium) à Erlangen. Allemagne, le 20 mars 2012.

Introduction du Dr. Pierrette Herzberger-Fofana : Le destin occulté des prisonniers Africains et descendants d’Africains: métis-Allemands, Antillais et Africains-Américains dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale“.

Gert Schramm est né le 25 novembre 1928 à Erfurt (Allemagne) d’un père Africain-Américain et d’une mère Allemande. Après la Seconde Guerre mondiale, il a travaillé d’abord pour les Américains et ensuite comme interprète pour les forces alliées soviétiques et, plus particulièrement, pour l’administration militaire russe établie en Allemagne de l’Est, puis comme mineur “porion” en France, dans le Pas-de Calais, à Liévin.

De retour en Allemagne de l'Est, il a renoncé à une carrière de fonctionnaire politique et a travaillé dans les mines, puis dans le système des transports. Il a créé sa propre entreprise de taxi à l’ex-République démocratique allemande. Il a été le président de l’Association des Entrepreneurs de Taxi à Eberswalde. Schramm s'est retiré de la vie active après la Réunification de l’Allemagne, en 1990. Depuis lors, Il s'engage dans la lutte contre le racisme, les extrémistes de Droite et les Nazis qui troublent l’ordre public par leurs propos racistes, leur violence et leurs actes criminels.

Gert Schramm a été durant de longues années, juge d’honneur c’est-à-dire membre des jurys auprès du tribunal de sa ville. Il est membre du conseil des prisonniers auprès du comité international des détenus de Buchenwald-Dora. Gert Schramm vit à Eberswalde, une ville qui fit longtemps la une de l’actualité en Allemagne en raison des violences racistes qui ont secoué cette partie du pays après la Réunification. Juste après son intégration à la République fédérale, l’Allemagne de l’Est a connu une vague de xénophobie ahurissante qui a abouti à de nombreux actes de violence et des crimes à caractère raciste.

Gert Schramm et son livre Wer hat Angst vorm schwarzen Mann (Qui a peur de l’Homme noir. Ma vie en Allemagne):

En tant que témoin oculaire du National-Socialisme, Gert Schramm raconte, dans sa biographie, son odyssée dans plusieurs prisons de la Gestapo. Il a été maintenu dans l'isolation la plus totale durant un an à Langensalza (qu'on appelle aujourd'hui depuis 1956 Bad Langensalza), à Erfurt et Weimar et a finalement été interné dans un camp de concentration. À l’âge de 14 ans, il a été incarcéré au camp de concentration de Buchenwald en raison des "lois sur l’infamie raciale”. Durant des mois, il vivait isolé du monde sans connaître le motif de son arrestation, car il était trop jeune pour comprendre que les lois sur “L’infamie raciale“ (Rassengesetzte) s’appliquaient à tous ceux que le pouvoir nazi ne considèrait pas comme des Aryens. En effet, comme il est né d’un père Noir Américain et d’une mère Allemande, Gert tombait sous le coup de cette loi discriminatoire et ignoble.

Il a écrit:  Irgendeine Macht war in mein Leben eingebrochen und hatte mich, einen Vierzehnjährigen, schlagartig und willkürlich aus allem herausgerissen. Dass mir durch die Rassengesetze seit langem Gefahr drohte, hatte ich nicht geahnt” (S.54) ("Un pouvoir quelconque avait envahi ma vie et m'avait, moi un jeune de 14 ans, arraché d'un coup et de façon arbitraire à mon entourage. Je n'avais jamais pensé que les lois sur l'infamie raciale me menaçaient.") p.54 (Traduction libre de Dr Pierrette Herzberger-Fofana).

Gert Schramm parle également de sa vie en tant que métis Allemand dans un environnement entièrement blanc et de son père, Jack Bransken, qu’il n’a pas connu. En effet, ce dernier était venu en Allemagne en tant qu’ingénieur pour travailler à la réfection des ponts et chaussées, dans les années 1920. Sa relation avec une jeune fille nommée Marianne Schramm donnera naissance à un enfant de l’amour, Gert.

Lorsque son père est revenu en 1943, pour épouser la femme de ses rêves, il a été emprisonné et déporté au camp de concentration d’Auschwitz. Ses traces se perdaient dès cet instant. Jack Bransken est–il décédé durant sa déportation, donc en route? Est-il mort au camp de concentration d’Auschwitz? Nul ne le sait. Gert grandit nourri de l’affection de ses grands-parents maternels qui l’aimaient comme leur propre enfant. Sa mère a été condamnée au travail forcé dans une usine et à se présenter chaque semaine à la police secrète nazie, ou Gestapo, à cause de son soi-disant faux pas. Le 6 mai 1943, Gert a été arrêté à son lieu de travail où il était apprenti.

„Der Morgen des 6.Mai 1943 versprach einen sonnigen warmen Frühlingstag (...) Ohne irgendeine Erklärung wurde ich mitgenommen , als wäre ich ein Verbrecher“ ("Le matin du 6 mai 1943 promettait d'être une belle journée de printemps....Sans aucune explication, on m'emmena comme si j'étais un criminel.“ (p. 53.) (Traduction libre du Dr Pierrette Herzberger-Fofana). "Dès lors son calvaire a commencé dans l'enfer du camp de concentration de Buchenwald. Grâce à la solidarité de ses codétenus, en majorité des communistes Allemands, Gert survivra. Les coups, le harcèlement raciste et le manque de nourriture devenaient son lot quotidien durant toute cette période. Le 11 avril 1945 les prisonniers libèrent le camp lorsque retentit au haut-parleur : “Camarades. Nous sommes libres. Restez calmes et disciplinés!"(p.116)

Deux jours plus tard, soit le 13 avril 1945 le 317ième Régiment d'infanterie des Américains est arrivé à Buchenwald. Le comité du camp (composé des ex-incarcérés) ont emprisonné leurs anciens bourreaux, les SS.  Il s'agissait de tous les prisonniers qui ont été inculpés après lors du procès de Nuremberg (qui a eu lieu du mois de novembre 1945 jusqu'au 1er octobre 1946).  Gert a quitté le camp en juin 1945, à la fin de la guerre, lorsque les Américains sont arrivés à Buchenwald. Ces derniers étaient vraiment étonnés de trouver un jeune métis dans le camp.  

You are the boss here. Du chef here...Du von Buchenwald. Du keine Nazi, nichts wissen anderes, besseres Person“("Tu es le chef ici. Toi tu être à Buchenwald. Toi pas être nazi. Nous pas connaître autre meilleure personne“.(Traduction libre du Dr Fofana). Dans un allemand tiré par les cheveux, l'administration américaine l'a nommé à 17 ans chef du dépôt d'approvisionnement. Un poste honorable, à une époque où la famine sévissait en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Nous nous inclinons devant la mémoire des nombreux Africains, Antillais et métis Allemands décédés au camp de concentration de Buchenwald. Ils ont pour nom Antoine Bœuf, Antillais né le 1er août 1905 à Fort-de France, numéro de matricule 69 696 à Buchenwald où il a séjourné du 6 août 1944 au 12 avril 1945, décédé lors d’une marche forcée à Elsdorf. Baba Diallo né en 1908 à Barouéli en Guinée, chauffeur du gouverneur et ex-ministre des colonies Georges Mandel, Raphaël Elize né le 4 février 1891 au Lamentin (Martinique) déporté à Buchenwald le 19 janvier 1944 transféré au camp de Gutsloff-Weimar où il est décédé le 9 février 1945. Cet ancien vétérinaire fut le premier maire “de couleur” en France métropolitaine à Sablé-sur-Sarthe en 1929. La liste est longue des Africains et leurs descendants qui sont morts dans les camps de concentration. Les Noirs, Africains ou descendants d’Africains sont les grands oubliés de toutes les cérémonies commémoratives qui ont eu lieu jusqu’à ce jour.   

Le livre de Gert Schramm Wer hat Angst vorm schwarzen Mann est un témoignage poignant d’un pan de l’histoire du 20ième siècle. Il s'agit du récit impressionnant d’un jeune métis Allemand dont le destin a basculé du jour au lendemain. Schramm a vécu la période du “Troisième Reich”.

Il a réussi à s’affirmer dans l’ancienne Allemagne de l’Est et a trouvé sa voie après la réunification de la nation. Citoyen de l’ancienne République démocratique allemande (RDA), Gert Schramm a vécu les arcanes du socialisme dans cette partie de l’Allemagne. Il a terminé son ouvrage sur une note d’espoir et a écrit: “Que j’ai finalement réussi à écrire mon histoire, ne marque pas un fin en soi, mais un début.”

Dans son livre, Gert Schramm a montré également comment le racisme et la discrimination ont survécu au temps et ont pris une nouvelle forme après le “deutsche Wende” ("Le tournant allemand"), expression idiomatique plus neutre pour désigner la réunification allemande ou l’intégration de la République démocratique allemande (RDA) dans la République fédérale allemande (RFA).

En effet, après la réunification, on a assisté, en Allemagne, à des scènes de racisme exacerbé. Les Nazis, véritables forces du mal, se sont déchaînés sur les étrangers et, en particulier, sur les “minorités visibles”.

Ainsi, des foyers d’immigrés ont été les cibles de la furie des nationaux-socialistes qui les ont incendiés. La première victime fut Amadeu Antonio Kiowa, Un Angolais de 28 ans qui a été assassiné le 6 décembre 1990, à Eberswalde, par des Skinheads. Ces jeunes nazis ont terrorisé d'honorables citoyens et immigrés durant plus d'une décennie. Eberswalde est la ville où vit Gert Schramm.

Gert Schramm est un témoin de son temps, un excellent conférencier qui raconte sans pathétisme, les instants douloureux de sa vie. Orateur hors pair, Schramm frappe par son charisme, son humour caustique et son cœur généreux. Il demeure un modèle vivant pour la jeune génération. À travers son histoire, les jeunes peuvent mieux appréhender les méfaits que la discrimination et les préjugés raciaux engendrent.

Au cours de la discussion, les élèves ont été frappés par les réponses de Gert Schramm. Par exemple, il a mentionné qu’il ne ressentait aucune haine ou sentiment de vengeance à l’égard de ses bourreaux qui, avec cynisme, ont utilisé toutes sortes de tortures et de maltraitance pour le pousser jusqu’á la limite de ses forces physiques.

Lorsqu’il a raconté l’épisode de son maître d’école, un “Nazi 150%” qui passait tout son temps à le tabasser, qu’il fasse ses devoirs ou pas, il a démontré que la machinerie nazie avait atteint toutes les couches sociales du pays. M.  Schramm avait droit à ses coups de fouet quotidiens, si bien qu’il avait décidé de ne plus faire du tout ses devoirs et de s’adonner à l’école buissonnière pour échapper aux sévices corporels du maître. Ce même instituteur n’a pas hésité à envoyer des lettres à l’inspection académique afin de le faire interner dans un foyer pour jeunes délinquants car, selon lui “C'est un Nègre bâtard et doit être écarté de la communauté allemande" (traduction libre du Dr  Fofana p.24.).  (Es ist ein Negerbastard, und muß ja einmal doch aus der deutschen Gemeinschaft ausgeschieden werden").  À son avis de par sa race, Gert Schramm représentait un élément nocif pour la jeunesse. Le service de santé a même envisagé sa stérilisation car Schramm se trouvait à l'âge de la puberté et pouvait nouer une amitié avec une camarade de classe. Heureusement pour lui, le foyer pour enfants Sinti avait refusé de le prendre, ce qui lui a épargné la stérilisation et la déportation. Les 40 enfants de ce foyer ont été par la suite déportés au camp de concentration d'Auschwitz où ils ont tous été gazés. Ce ne sera qu’en 2001 que Gert Schramm aura connaissance de tous ces documents écrits par un enseignant qui apparemment a failli à sa mission, celle d’élever un enfant dans le respect de la personne humaine et lui inculquer des principes universels de justice, d’égalité et de vérité.

Gert Schramm a littéralement enthousiasmé et fasciné les lycéens Allemands et le public venu le soir qui ont découvert un pan de leur histoire. Ils ont ponctué la présentation de son livre et ses réponses de nombreux applaudissements, une standing ovation. Pour tous ces jeunes, en majorité des Allemands des classes de 3ème, seconde et 1ère, ce fut une expérience fort enrichissante. Près de 200 élèves ont ainsi pris part à ce cours magistral interactif.

Pour la première fois, le cours d’histoire inscrit à leur programme prenait une forme concrète. Ils avaient devant eux une victime de la folie meurtrière du Troisième Reich, mais aussi un modèle de vertu. Bien qu’il ait subi des sévices inouïs, Gert Schramm a conservé des qualités qui en font une personnalité de valeur, digne dans son comportement et attachant pour tous ceux qui l'ont approché. L’amertume ne ternit pas son visage. L’esprit vindicatif ne l’habite pas non plus bien qu’il porte encore les stigmates de son passage au camp de concentration sur son bras.

Le numéro d’immatriculation 49489 que les Nazis de Buchenwald lui ont tatoué sur son bras gauche ainsi que le triangle rouge qui permettait de l’identifier comme prisonnier politique Allemand “Neger-Mischlings 1. Grade” (Nègre-métis de 1er grade) sont aujourd'hui encore visibles. Les SS ne l'ont appelé que par son numéro comme tous les autres prisonniers. C'est d'ailleurs le titre qu'il avait choisi pour son livre “49489 l'Homme qui n'est pas resté un numéro”. La maison d'édition l'a convaincu de changer ce titre par celui qui se trouve actuellement sur la couverture du livre.  En fait, il s'agit d'une allusion à un jeu qui était courant en Allemagne dans les jardins d'enfants et écoles primaires qui a seulement pris fin depuis environ une dizaine d'années. ("Qui a peur de l'Homme Noir ? Et quand il arrive, on court tous et tous les enfants s'enfuient"). 

Le discours de Gert Schramm n’est pas entaché de paroles de vengeance. Il ne prône ni la haine ni la violence, mais, comme il l’a dit aux jeunes, il souhaite qu’ils “ne tombent jamais dans les griffes de ces bandits de nazis racistes et qu’ils ne soient pas sensibles à leurs paroles marquées par la haine et la discrimination raciale.“ Ce message de réconciliation avec sa propre personne et avec ses bourreaux aura un impact certain sur ces adolescents qui ont partagé durant quelques instants l'aventure d'un rescapé du camp de concentration, victime du racisme d’État et de l’arbitraire nazi.

Cette leçon magistrale demeurera à jamais gravée dans leurs mémoires.  Nous joignons nos remerciements à ceux de la directrice du lycée “Ohm-Gymnasium Erlangen”, du corps professoral et des élèves pour ce magnifique exposé. Nous remercions du fond du cœur Gert Schramm qui a accepté notre invitation et fait plus de 600 kilomètres pour venir témoigner le matin devant des jeunes, afin que le “plus jamais ça” demeure une réalité. La présentation de son livre le soir a été également un succès total.

Nous recommandons vivement la lecture de cette biographie aux élèves en Allemagne et la traduction de cet ouvrage dans toutes les langues de grande diffusion internationale. C’est l’un des rares documents d’un Allemand qui est né, a grandi en Allemagne et a vécu l’enfer des camps de concentration à une époque où la couleur de la peau était déterminante au point de provoquer l’incarcération d’un adolescent dès le sortir de l’enfance.  Gert Schramm n’avait que 14 ans lorsqu’on l’a emmené à Buchenwald.  Actuellement, il fait partie des trois survivants Allemands du camp de concentration de Buchenwald.  Dans le monde, il en reste neuf des camps de concentration d'Allemagne.  

Cet article a été diffusé en Europe en 2012.


Le livre est disponible en allemand sur www.amazon.fr  et .ca,  Il serait souhaitable qu'il soit traduit en français, anglais, etc. et qu'un film sur sa vie soit réalisé.

Remarques et autres sources:

Mes sincères remerciements à mon collègue François Cartigny pour les données sur Antoine Bœuf, déporté Antillais.

La GESTAPO ou “Geheime Staatspolizei” était la police secrète de l’état nazi . C’était l’organe criminel de la police politique à l’époque du national-socialisme en Allemagne, soit de 1933 à 1945.

Dr Pierrette Herzberger-Fofana. „Dominique Amigou Mendy, rescapé du camp de concentration de Neuengamme (1909-2003) www.grioo.com/info5094.html 

Dr Pierrette Herzberger-Fofana “El Hadj Alioune Gadio, Doyen des anciens combattants, déporté en Allemagne” (1920-2008); www.afrology.com 

Dr Pierrette Herzberger-Fofana. Schwarzer Stern de Michèle Maillet Etoile Noire. (original)Roman in: Afro-Look. Berlin 1996, p. 12

Dr Pierrette Herzberger-Fofana, Neger, Neger Schornsteinfeger. Meine Kindheit in Deutschland" de Jürgen Massaquoi , Biographie. (Destined to Witness. Growing Up Black in Nazi Germany. Original anglais) Jürgen Massaquoi , un autre métis Allemand qui a également vécu la période nazie à Hambourg mais n’a pas été incarcéré dans un camp de concentration. Dans: "Regards Africains" et Africa Positive.


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À propos de l'autrice:  En Bavière (plus précisément à la ville d’Erlangen) Dr Fofana a été réélue en tant que conseillère municipale pour une période de six ans en 2008. En 1996, elle a brigué le poste de mairesse d’Erlangen après avoir été sollicitée par le parti des «Verts» pour poser sa candidature. Elle détient deux maîtrises de la Sorbonne et de l’Université de Trèves. En sus, elle a un doctorat en littérature de l’Université Erlangen-Nuremberg. Elle a professé aux universités suivantes : Trèves, Bayreuth, Nuremberg, Munich et Erlangen. Dr Fofana est trilingue, elle a publié divers articles en allemand et en français portant entre autres sur la condition féminine et la culture. De plus, elle parle le wolof. Dr Fofana a reçu en 2003, de la part du gouvernement sénégalais « Le Grand Prix du Président de la République pour la recherche scientifique » pour sa thèse de doctorat. Elle est ainsi devenue la première femme à recevoir cette distinction. En 1988, le Sénégal lui a donné le titre de « Chevalier de l’Ordre du Mérite ». En 2009, elle a reçu le prix Helene Weber de la part d'Ursula  von der Leyen, ministre fédérale de la Famille, des Personnes du troisième âge, des Femmes et de la Jeunesse lors du 60ème anniversaire de la république allemande.  Dr Fofana est la mère de quatre fils, dont deux sont avocats. Les deux autres occupent la fonction d’économiste et d’étudiant en sciences de l’éducation physique.  L'autrice peut être contactée à cette adresse:  This e-mail address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it .